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#1 Question d'actualités au Gouvernement - Les nouveaux visages de la précarité


Monsieur le Premier ministre, les associations caritatives tirent la sonnette d'alarme. Étudiants, jeunes, familles monoparentales, artisans, commerçants, extras, intérimaires, autoentrepreneurs, salariés fragilisés par le chômage partiel, voilà les nouveaux profils de ceux qui, aujourd'hui, basculent dans la précarité, nouveaux visages que je côtoie notamment en tant que bénévole à la Croix-Rouge d'Antibes. Pour ces derniers, demander de l'aide est insupportable, mais ils n'ont pas le choix. Ils la demandent avec crainte et angoisse. Vous le savez, la crise sanitaire a eu pour conséquence la précarisation de 1 million de Français. C'est une estimation basse. Ainsi, 800 000 pertes d'emplois sont attendues à la fin de cette année. Comment rester imperméable à un drame pareil ? Les mois se suivent et apportent leur lot de statistiques effrayantes. L'aide alimentaire est l'un des thermomètres qui affichent les résultats les plus frappants : 8 millions de personnes en France n'arrivent plus à se nourrir. Les associations constatent une hausse de 25 % des demandes d'aide alimentaire. Le nombre d'allocataires du RSA et celui de demandeurs d'emploi connaissent une hausse sans précédent – dans mon département des Alpes-Maritimes, de respectivement plus de 18 % et 14 %. Nous ne pouvons pas détourner le regard. Il faut désormais nous prémunir contre un autre mal, l'indifférence face à la vulnérabilité de nos plus fragiles. Monsieur le Premier ministre, les sénateurs de notre groupe ont fait de nombreuses propositions pour leur venir en aide réellement et le plus rapidement possible. Les réponses à l'urgence sociale ne peuvent souffrir aucun clivage politique. Pourtant, nous n'avons guère été entendus jusqu'à présent. J'espère que ma question en sera l'occasion ! Le but de celle-ci n'est pas de vous entendre dresser la liste des actions temporaires mises en place au printemps dernier – nous les connaissons –, mais je n'aurai de cesse de vous alerter sur l'urgence d'intensifier notre combat contre la pauvreté de nos concitoyens. Pouvez-vous nous dire clairement si le « quoi qu'il en coûte » s'adresse aussi à ces nouveaux visages de la précarité ? Ils sont 9,3 millions à ce jour. Combien seront-ils demain ? La pauvreté ne disparaît pas avec le virus, monsieur le Premier ministre : au contraire, elle ne fait que commencer ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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