Monsieur le Directeur général de l’ARS Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur,
Personne n’ignore que le « désert médical » français ne finit pas de s’étendre. En 2018, près de 3,8 millions de Français vivaient dans une zone sous-dotée en médecins généralistes contre 2,5 millions quatre ans plus tôt. Pire, un rapport sénatorial en date du 29 mars 2022 démontre que désormais, 30,2% de la population française vit dans un désert médical et que 1,6 million de personnes renoncent chaque année à des soins.
En effet, cette triste réalité revêt un écho tout particulier dans le haut et le moyen-pays maralpins et plus particulièrement pour une famille de Gars qui voudrait bénéficier de soins dans la mesure où un de ses membres présente une lourde pathologie.
Madame D, habitante de ladite commune a besoin de soins essentiellement sur une courte période en saison estivale. Pourtant, elle ne parvient pas à bénéficier des soins d’un infirmier ou d’une infirmière à raison de deux fois par jour.
En effet, l’accès au soin des habitants de la commune est comme dans d’autres territoires des Alpes-Maritimes, progressivement de plus en plus difficile. Alors que l’année dernière, un infirmier du secteur de Séranon se déplaçait le matin et l’infirmière de Roquesteron le soir, un tel fonctionnement n’est plus envisageable.
Fort d’un secteur d’intervention d’une particulière importance, il est impossible à l’infirmière de Roquesteron de se substituer à l’absence de son confrère et effectuer deux passages à Gars dans la même journée.
A noter qu’à la croisée des chemins entre les secteurs médicaux de Séranon et Roquesteron, la commune de Gars est membre de la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse et dépend ainsi théoriquement de la maison de santé de Valderoure.
Néanmoins, dans les faits, le personnel soignant situé sur les secteurs de Séranon et de Valderoure privilégie davantage les communes situées à la frontière du département des Alpes-Maritimes et du Var. Ainsi, le champ d’action de ces derniers se limite souvent jusqu’à la commune de Briançonnet.
Enfin, ayant souhaité ne pas demeurer passif vis-à-vis de nos communes où les services de santé sont en voie de disparition, nous sommes allés à la rencontre des soignants de notre territoire pour tenter de trouver la meilleure manière de leur permettre la pleine application du serment d’Hippocrate.
Ainsi, ces derniers nous ont rapporté que dans le cadre des communes du haut et moyen-pays que les indemnités kilométriques des infirmiers conditionnent très souvent leur périmètre d’intervention.
C’est pourquoi, nous souhaitons porter ce sujet à votre attention et échanger avec vous sur la possibilité d’assouplir ce barème afin que les soignants puissent déroger à leur secteur non pas pour une logique économique mais simplement pour pouvoir dispenser des soins à un plus grand nombre de personnes et sur un périmètre élargi qui englobe parfois des zones blanches.
A défaut, nous considérons qu’il est fondamental pour garantir un principe d’équité territorial de renforcer les incitations à exercer en zone sous-dotée.
Convaincue de l’intérêt que vous porterez à cette situation, nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Directeur général, l’expression de notre très haute considération.
ALEXANDRA BORCHIO FONTIMP MARINO CASSEZ
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