Monsieur le Préfet,
Le département des Alpes-Maritimes connait un épisode de sécheresse qui ne cesse de s’accroître au fil des semaines. Initialement placé en majeure partie en état d’alerte renforcée sécheresse, c’est désormais près de la moitié des communes du département qui est placée en état de crise sécheresse. De la Roya à la Brague en passant par l’Esteron et l’Artuby, les fortes chaleurs passées et à venir n’épargnent aucun de nos concitoyens.
« Débits des cours d’eau anormalement bas » et « précipitations déficitaires » sont autant d’éléments alarmants qui vous ont obligé à prendre à nouveau un arrêté le 28 juillet dernier. Détaillant les mesures mises en œuvre pour lutter contre les effets néfastes de ces fortes chaleurs, il encadre en outre les usages d’eau. De fait, il introduit une interdiction d’arrosage de nuit comme de jour.
Menée durant l’année 2020, une étude de terrain produite par l’Observatoire Société et Consommation a estimé à 15,8 millions le nombre de personnes possédant un potager. Dès lors, ces mesures supplémentaires de restrictions sont parfaitement comprises quant à l’objectif poursuivi mais les difficultés pratiques qui en résultent provoquent une perte de pouvoir d’achat inenvisageable pour un nombre considérable de maralpins.
Ainsi, au moment où la crise climatique nous oblige à changer de paradigme, singulièrement en ce qui concerne notre rapport à la consommation, votre arrêté met en péril les denrées parfois essentielles de beaucoup d’habitants.
Inflation incontrôlable et conscience environnementale mènent nos concitoyens à vouloir concourir à l’émergence d’un modèle plus vertueux. Ainsi, il apparait difficilement compréhensible de ne pas favoriser les actions individuelles de nos compatriotes lorsqu’elles poursuivent un but écologique et responsable.
Interpellée par des administrés sur cette incohérence, je souhaite porter à votre connaissance l’urgence de faire évoluer les règles de l’arrêté que vous avez pris le 28 juillet 2022. Permettre à nos concitoyens d’arroser leur potager entre 19h et 9h revient à leur donner les moyens de ne pas gaspiller des denrées, tout en sauvegardant leur pouvoir d’achat déjà mis à rude épreuve.
Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de ma haute considération.
ALEXANDRA BORCHIO FONTIMP
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