Monsieur le Ministre,
Je souhaite vous alerter sur la situation des cadres de santé, grands oubliés de vos annonces du 12 avril dernier. Seconde étape dans la mise en œuvre des accords du Ségur de la Santé, la revalorisation des carrières des personnels paramédicaux a provoqué incompréhension et colère.
Sophie Chauveau écrit que l’hôpital est « le miroir de nos sociétés », alors j’interroge. Dans quelle société laissons-nous des concitoyens ayant fait le choix de dévouer leur vie à sauver celles des autres subir le mépris de leurs gouvernants ? Sûrement pas au sein de la société française que j’appelle de mes vœux. Exclure les cadres, étudiants-cadres et cadres supérieurs de la santé de cette juste rétribution pour les efforts consentis tout au long de la crise, souvent au détriment de leur vie personnelle voire de leur propre santé, revient à matérialiser le sentiment de déconsidération dont ils souffrent depuis trop longtemps.
Proximité avec les patients ou encore les équipes paramédicales, semaines interminables, responsabilités accrues et contraintes toujours plus importantes sont le quotidien de ces agents. Ils ont choisi d’exercer ces missions et de participer à la bonne conduite du service public hospitalier. Animés par l’unique volonté de servir au mieux nos concitoyens, nous leur devons respect et gratitude. Pourtant, bien qu’ils occupent un rôle fondamental dans l’organisation hospitalière, vous semblez estimer, Monsieur le Ministre, qu’ils ne « méritent » pas cette nouvelle revalorisation. A ce jour, d’aucuns n’en comprennent les raisons.
Refuser à ces maillons essentiels de nos hôpitaux le bénéfice d’une égalité de traitement avec leurs collègues aura pour conséquence certaine une baisse de l’attractivité de ces fonctions. J’espère que conscient de cette réalité, des mesures de compensation seront rapidement proposées par votre ministère.
Ce gouvernement met en œuvre des textes visant à l’accroissement des responsabilités des cadres de santé et prend, dans le même temps, des mesures qui abîment ce beau métier. Beaucoup font le procès au gouvernement de vouloir engager une « casse des cadres » - pour reprendre l’expression de l’Association Nationale des Cadres de Santé – je ne l’espère pas. Je ne l’accepterai pas.
Monsieur le Ministre, vos décisions influent inévitablement sur l’avenir des cadres de santé de demain, rendez-leur l’honneur attachée à leurs missions. Pour ce faire, je souhaite qu’ils soient inclus dans cette deuxième étape du Ségur de la Santé relative à une revalorisation des carrières.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.
ALEXANDRA BORCHIO FONTIMP
Commenti