Monsieur le Ministre,
Alertée par le Président du Syndicat National des Chefs d'Etablissements d'Enseignement Libre (Snceel), Vivien JOBY, sur la situation des maîtres suppléants dans l'Enseignement privé sous contrat, je souhaite connaître la position de votre ministère afin, si ce n’est de les rassurer, de leur apporter des informations claires et concises sur le sort qui leur est réservé.
Suite à la présentation des lignes directrices du prochain budget pour 2022, le ministère de l’Education nationale, de la jeunesse et des Sports bénéficierait d’une hausse de 1,6 milliard d’euros consacrée à l’enseignement scolaire. Si l’ensemble du personnel éducatif se réjouit de cette annonce, il demeure que certains sont encore les grands oubliés. Habitués mais non résignés à cette injustice de traitement, les maîtres suppléants exerçant dans l’enseignement privé sous contrat ne peuvent que s’émouvoir face au mépris de leur fonction. Mépris qui s’affirme à nouveau à la lecture du projet de loi de finances 2022.
Un enfant est un enfant, son éducation est aussi importante qu’il soit scolarisé dans le public ou dans le privé. Choix des parents, il est intolérable que selon le lieu où l’enfant apprend, il se retrouve pénalisé en raison d’une politique de pénurie de suppléants dans le réseau de l’Enseignement privé sous contrat.
Monsieur le Ministre, le calcul de la rémunération de cette catégorie d’enseignants se fonde sur une échelle considérée comme totalement archaïque par nombre de personnels de l’éducation. Ainsi, il devient urgent voire impérieux de revoir ce fonctionnement afin de leur rendre leurs lettres de noblesses tant méritées.
Comment justifier, à l’heure où l’esprit critique et le savoir sont mis en danger par l’obscurantisme et la désinformation, que vos services se réfèrent à une grille de calcul datant de 1962 ? Comment les rassurer lorsqu’ils apprennent que sur les 700 millions d’euros annoncés pour revaloriser les salaires, aucun euro n’est fléché pour palier la fabrique à travailleurs pauvres engagée depuis de trop nombreuses années ?
Cri d’alerte et de désespoir, les maitres suppléants de l’Enseignement privé sous contrat ne peuvent décemment accepter cette iniquité de traitement. Ils se battront comme ils l’ont toujours fait et je me battrai à leurs côtés.
Monsieur le Ministre, pouvez-vous me garantir qu’ils ne seront pas à nouveau délaissés par votre ministère ? Somme toute, pouvez-vous me confirmer qu’ils bénéficieront également d’une revalorisation de leur rémunération, tout comme leurs collègues exerçant dans le public ?
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.
Alexandra BORCHIO FONTIMP
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