Sept étudiants sur dix sont inquiets pour leur santé mentale selon une récente étude. La précarisation importante des étudiants les fragilise psychiquement. Un mal être qui se conjugue souvent avec la perte d’un emploi étudiant. Depuis un an, la Covid 19 et la crise sanitaire ont bouleversé la vie des étudiants plongeant certains dans une grande détresse psychologique et matérielle. A ce sentiment d’isolement s’ajoute celui de l’incertitude face à l’avenir.
La pandémie leur fait craindre le pire pour la suite.
Notre jeunesse, si résiliente est à terre. Elle souffre au gré de chaque annonce. Longtemps délaissée car considérée comme indestructible du fait de son jeune âge, elle montre aujourd’hui les stigmates d’un combat qu’elle ne peut à elle seule supporter.
L’Université est malade de ne plus pouvoir recevoir ses étudiants dans les amphithéâtres, de ne plus pouvoir leur assurer des conditions optimales pour travailler dans un climat apaisé. Pire, l’Université est malade de voir, impuissante, la jeunesse endurer autant d’épreuves, en silence. La communauté enseignante est tout aussi mobilisée qu’elle est désarmée, le numérique ne pouvant remplacer l’humain sur le long terme.
Les annonces du gouvernement étaient très attendues. Nouvel instrument de discrimination ou incohérence supplémentaire, les Universités demeurent majoritairement sous le régime du distanciel, contrairement aux élèves des lycées, des classes prépa ou des BTS. D’un point de vue sanitaire, rien ne justifie cette différence de traitement. Face aux insuffisances des dispositifs prévus, c’est une nouvelle désillusion totale qui s’installe. A chaque crise, on bricole des dispositifs alors qu’on devrait réfléchir à transformer en profondeur les politiques. Les conditions de vie des étudiants ont commencé à se dégrader bien avant l’arrivée de la Covid-19. Cette situation met en lumière un système de soutien psychologique étudiant déjà à bout de souffle, qui, malgré la bonne volonté de ses personnels, n’est plus en état de remplir sa mission. Notre pays accuse un retard considérable en matière de santé mentale des étudiants.
Alors nos étudiants attendent, encore et toujours. Nous savons pourtant que chaque jour perdu peut mener au pire des drames. L’incertitude qui règne sur le sort des Universités doit être remplacée par un soutien indéfectible de tous, gouvernement, parlementaires et élus locaux.
Les collectivités territoriales, fidèles à leurs engagements, continuent d’œuvrer au mieux pour les aider à reprendre goût à la vie étudiante, à la vie tout court. Conscients de ce mal-être grâce à leur proximité, plusieurs régions, départements et communes ont déjà instauré des aides supplémentaires à celles dispensées par l’État. Je veux saluer également le projet de l’Université Côte d’Azur permettant aux nouveaux étudiants de se faire aider par leurs aînés plus expérimentés.
Sur le terrain, parce qu’il n’y a que là que nous trouverons des solutions durables, j’ai rencontré les représentants d’étudiants, les héros dans cette crise. Sans jamais se résigner, ni même renoncer, ces associations, comme FACE 06 par exemple, mettent en place des projets humains et sociaux admirables.
Quelle que soit la décision prise quant à un troisième confinement, nos étudiants doivent urgemment reprendre les cours à l’Université. Pour ce faire, et parce que c’est une demande qui fait consensus, j’appelle de mes vœux le gouvernement à accueillir nos étudiants avec une jauge a 50% afin qu’ils puissent suivre une semaine sur deux les cours en présentiel.
Des actions sont menées aujourd’hui, partout en France. Je m’associe à eux dans ce dur combat et leur apporte mon soutien. Soutenons celles et ceux qui feront notre avenir !
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